Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/187

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Je ne puis, dit Clovis, répandre un sang si beau.
Je te veux, repart-elle, envoyer au tombeau.
Le roy cede à regret à ce feu qui l’anime :
Et roule dans luy-mesme un projet magnanime.
Tous les deux l’un de l’autre aussi-tost s’écartans,
A coursiers élancez viennent en mesme temps,
L’un vers l’autre baissant la lance mesurée.
Clovis surprend le coup de la pointe acerée ;
Le détourne ; et courbé, de bras adroits et forts,
D’Yoland au passage il enleve le corps.
Le barbe impetueux allegé de sa charge,
Fournit sa course entiere ; et dans l’espace large,
D’un pied libre et leger, fait cent tours vagabonds,
Hannit de tons aigus, fait cent sauts et cent bonds.
Le peuple épars le fuit, et se presse en arriere,
Et d’une place vaste élargit la carriere.