Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/217

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M’a fait voir ces lis d’or, qui des françois monarques
Doivent estre à jamais les glorieuses marques.
Puis m’ouvrant les destins, il m’a fait voir encor
Des plus saints de nos rois les faits gravez dans l’or.
Sur ce casque paroist de Clovis le baptesme,
Où le ciel a tracé l’ouvrage du ciel mesme :
Remy preschant les francs, et leur ouvrant les cieux :
Du temple de Poitiers les feux presagieux,
Dont, pour punir les goths, le saint tombeau d’Hilaire
Du roy, nouveau chrestien, irrite la colere.
Voy les champs où tout fuit sa guerriere vertu ;
Et le mur d’Angoulesme à ses vœux abbatu.
Icy sur un brassard, est le preux Charlemagne,
De sang more inondant les vastes champs d’Espagne.
Dans la cité du Tybre, icy pres de l’autel
Il soumet sa couronne au seul maistre immortel :
Et son front est sacré, pour regner dans l’empire
Où le flambeau du jour dans les ondes expire.
Voy sur l’autre brassard, Loüis le roy pieux,
Qui saute dans les flots, d’un zele furieux,
Et s’avance, au mespris d’une armée infidelle,
Pour attaquer l’Egypte à Jesus-Christ rebelle.
Voy Damiete conquise, et ce desir si beau
De mourir pour l’honneur du glorieux tombeau.
Icy sur la cuirasse est la brave pucelle,
Seul et puissant secours de l’estat qui chancelle,