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Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/256

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Au celeste vouloir veut qu’elle s’abandonne ;
Et des puissans françois luy promet la couronne.
Elle consulte Avite en son douteux soucy :
Et d’enhaut inspiré je le consulte aussy.
Du divin Daniel je leur dis les promesses :
Et j’étalle à leurs yeux de brillantes richesses :
Afin que par leur prix tous deux puissent sçavoir
Et le rang de mon maistre, et quel est son pouvoir.
Clotilde et le prelat, par un divin message,
Ont un ordre pressant d’ayder au grand ouvrage :
Toutefois sans espoir que son oncle inhumain
De son gré la remette en si puissante main.
Le beau couple, en secret, s’assemble aux yeux d’Avite.
Un precieux anneau rend leur flame licite :
Et les divins conseils, et du roy la splendeur,
Pour accepter le gage, ayderent la pudeur.
Un rouge estincellant au visage leur monte,
A l’un par le transport, à l’autre par la honte.
Clovis touche sa main : elle promet sa foy,
Si tost que des chrestiens il connoistra la loy.
La fuite est resoluë, et soudaine, et secrete.
Sur les bords de la Saône, à Gondebaut sujete,
Nous enlevons Clotilde, aydez du prompt secours
Des chevaux relayez, dont nous pressons le cours.
Nous quitions ses estats, quand une nuë épaisse.
Mais j’entens quelque bruit. Sçache enfin que sans cesse