Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/274

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Sa flame criminelle, et son honteux dessein,
Veulent perdre la honte, et sortir de son sein.
Et voyant de Lisois l’ame prompte et vaillante,
Des graces d’Yoland allumée et boüillante,
Il veut de son amy joindre les feux aux siens,
Pour soulager les sœurs, et rompre leurs liens.
Il le tente ; et cognoist que son cœur n’est point traistre ;
Amoureux d’Yoland, mais fidele à son maistre.
Pour sauver Albione il se void sans pouvoir :
Prés du sage Lisois, perfide à son devoir ;
Prés des yeux d’Alpheïde, un amant infidelle ;
Et dans sa troupe il souffre une honte eternelle.
Il ressent en tous lieux son crime et son malheur.
L’esprit fond sous l’ennuy, le corps sous la douleur.
Dé-ja de ses langueurs Alpheïde est malade.
Et triste prés du lit de son aimé Volcade,
S’enquiert quel est son mal, pour le mieux soulager.
Sa demande l’accroist, au lieu de l’alleger.
D’elle il n’implore plus ny la pitié ny l’aide.
Ce n’est plus de sa main qu’il attend son remede.
Des princesses, Lisois et les jours et les nuits,
Souffre seul et la plainte, et ses propres ennuis.
Cependant des meurtris les femmes éplorées,
Les meres, les enfans, les sœurs desesperées,
Font oüir leurs clameurs dans l’hostel de Lisois,
Et portent jusqu’au roy leurs douloureuses voix.