Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/292

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Par tout d’armes bordée, et de grands pavillons,
Et d’escadrons brillans, et d’épais bataillons.
Clovis et Sigismond, et de joye et de rage,
Sentent, en se voyant, tressaillir leur courage.
Les deux camps à l’envy, de tambours, de clairons.
De cris font retentir les airs aux environs.
Des rivages tortus les rochers les secondent ;
Et de sons redoublez à tant de bruits répondent.
A ce piquant aspect, les cœurs, des deux costez,
De mouvemens divers se sentent agitez.
D’ardeur les plus vaillans, d’autres de peur fremissent.
Les uns sont enflammez, et les autres blémissent.
Montan, par son grand zele incapable d’effroy,
Parmy les escadrons, suit les pas du grand roy.
Fay, dit-il, arborer la divine banniere,
A qui la sainte main, le jeusne, la priere,
Ont donné pour ton aide un merveilleux pouvoir :
Avant l’astre couché, tu le pourras sçavoir.
Le prince, à son secours, amoureux la reclame ;
Et pour ses flames d’or, la nomme l’oriflame :
La prend pour son enseigne en ses plus grands explois ;
Et de baisers encor la presse par deux fois.
Puis au duc de Melun dépose le cher gage,
Comme un tresor commis à son vaillant courage.
A sa lance il l’attache ; et l’ouvrage pieux,
Quelque part qu’il le porte, attire tous les yeux ;