Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/308

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Il tranche les longs bois par sa hache luisante ;
Ou les rompt par les coups de sa masse pesante.
Le bataillon tient ferme, asseûré de perir ;
Et que s’il ne sçait vaincre, il sçaura bien mourir.
Pres d’un bois Sigismond, d’une course legere,
De l’effort des françois vient garentir son frere,
Du renfort que la vauge envoye à son secours ;
Et de l’heur de Clovis veut arrester le cours.
Gondomar secouru s’estime plein de gloire ;
Et sortir du danger, luy semble une victoire.
Tous deux, pour soustenir l’helvetique atterré,
Heurtent de Marcomir le bataillon serré,
Avec le rude effort de ces troupes nouvelles.
Clovis vient au secours de ses bandes fidelles.
Il choque par le flanc ces gendarmes épais ;
Les ouvre : et tous les siens suivent ses vaillans faits.
Le bourguignon épars par la campagne large,
De tous lieux se rallie, et revole à la charge.
La troupe des amans arreste leur retour,
Par ses faits signalée en cet illustre jour ;
Et soustient tout le faix des bandes ramassées,
De nombre, à tout moment, et de cœur renforcées.
Et de cris et de coups, Urfé, de toutes parts,
Taschoit à rassembler ses gendarmes épars ;
Ainsi que de la voix, et de mottes jettées,
Un berger reünit ses brebis écartées.