Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/333

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D’un poil noir et luisant, meslé de taches blanches
Qui luy marquent le front, et la croupe et les hanches,
L’attend, maschant son mords, maintefois par compas
D’un des pieds du devant frapant un mesme pas ;
Souflant l’air et le feu de ses larges narines.
Dé-ja son corps fremit sous les armes divines.
Sous Clovis il s’élance ; et d’un cœur orgueilleux,
Leger, cherche à franchir un fossé perilleux.
En terre à peine on void les traces de sa pince.
Genolbalde et sa troupe accompagnent le prince,
Qui plus que d’un mortel semble porter l’éclat ;
Et voler à la gloire, et non pas au combat.
D’autre-part Sigismond, hors de la vaste porte,
Fait sortir cent guerriers, de Clotilde l’escorte,
Tous armez à l’égal d’un acier reluisant ;
Tous sur de bruns roussins, au pas ferme et pesant.
Leur chef est Gondomar, couvert d’armes brillantes,
Et d’un large bouquet de cent plumes volantes,
Sur un barbe à poil bay, qui s’émeut sans repos,
Et de ses crins au vent abandonne les flots.
Apres sa troupe sort l’adorable princesse,
Sur un char ou la pourpre à l’or joint sa richesse :
Et de ses belles mains elle mesme conduit
Les resnes ou de l’or le meslange reluit.
De deux chevaux persans son adresse modere
La bouche delicate, et l’alleûre legere ;