Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/345

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On void d’hommes armez les murailles couvertes.
Desja de la cité les portes sont ouvertes.
Une troupe animée en sort d’un roide cours.
Alaric, Sigismond, réjoüis du secours,
Des francs ne craignent plus la redoutable épée.
Mais une fausse joye a leur ame trompée.
Tandis qu’un vain espoir en vient chasser la peur,
Ils se sentent battus par le secours trompeur.
Sur eux de toutes parts fond une aspre tempeste.
Et le duc et Lisois paroissent à la teste.
Ces guerriers impreveûs qui leur portent l’effroy,
En coulant par le fleuve avec l’ordre du roy,
Avoient trouvé passage à leurs bandes secretes,
Lors que de toutes parts les troupes indiscretes
Tenoient l’œil curieux au spectacle arresté ;
Et s’estoient emparez des murs de la cité :
De peur qu’encore un coup quelque ruse traistresse
Ne fit dans les prisons renfermer la princesse.
Alors de toutes parts et bourguignons et goths,
Sont justement punis de leurs traistres complots ;
Ayant creû d’un seul choc, pleins de rage et d’envie,
Estouffer de Clovis la victoire et la vie.
Les troupes d’Alaric le soustiennent long-temps.
Les fils de Gondebaut d’un grand cœur combattans,
Retardent des françois la fureur irritée :
Mais enfin par Clovis leur valeur est domptée.