Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/368

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Qu’ils rendent en mes mains celle qu’ils m’ont ravie.
Sinon je voüe à Christ mon empire et ma vie.
Hé ! Quoy ? Dit le saxon de colere animé,
Est-ce là ce Clovis, ce roy si renommé ?
Un impie, un ingrat aux puissances supremes,
Osant contre nos dieux vomir tant de blasphemes ?
Leur foudre éclatera sur ton chef mal-heureux :
Et nos bras cependant te combattront pour eux.
Saxons, vangez nos dieux que sa fureur offense ;
Et le sang d’Agyric, qui demande vangeance.
Soudain de toutes parts ils heurtent les françois.
Clovis, et Genobalde, et le duc, et Lisois,
Et le prince Arderic, et leur suite vaillante,
Soûtiennent les efforts de leur ardeur boüillante.
Aurele plein de joye, et benissant les cieux,
De voir son cher monarque aigry contre ses dieux,
Et combattant un roy qui s’arme en leur deffense,
D’un saint zele animé renforce sa vaillance.
De la valeur des francs le saxon estonné,
Void de corps terrassez son char environné.
D’une lance brisée un tronçon qui s’éclate,
De la princesse attaint la dextre delicate.
Elle jette un long cry, causé par la douleur.
La peur oste à son teint sa vermeille couleur.
Elle pleure, elle craint parmy le bruit des armes :
Et son beau sang l’estonne, et redouble ses larmes,