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Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/417

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S’élargit un passage avec ses grands efforts ;
Et desja par leurs coups void tomber trente morts.
Mais les austrasiens, et de honte et de rage,
Esperent par la foule opprimer son courage :
L’entourent, et sur luy fondent tous à la fois.
Arismond, de Clovis admire les explois :
Et Clovis d’Arismond le courage et l’addresse,
Et la grace, et le port, qui marquent sa noblesse.
Mais malgré les effets que produit leur valeur,
Rien ne peut, que le ciel, retarder leur malheur.
La troupe genereuse à cinq chefs est reduite :
La trame du monarque à son terme est conduite :
Et l’infame ramas de tant d’indignes mains,
Alloit estre vainqueur du plus grand des humains.
De quatre austrasiens la puissante secousse
L’ébranle tout à coup, hors de l’arçon le pousse.
D’un choc en mesme temps trois l’avoient abbatu.
Mais nul ne peut encore abbatre sa vertu.
L’ennemy s’irritoit dans ses ardeurs boüillantes,
Esperant triompher de ses armes brillantes.
Des uns, son fer sanglant le deffendoit encor.
Des autres, son écu reluisant de lis d’or.
Aquilon son vangeur, de ruades sans cesse
Ecartoit des guerriers la dangereuse presse :
Et seul autour du roy valoit trente soldats,
Renversant les guerriers qui l’avoient mis à bas.