Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/442

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Je puis briser ton corps, comme j’ay fait ce temple.
Crains Dieu, crains sa colere, et tremble à cet exemple.
L’enchanteur effrayé de ces graves accens,
Veut tenter contre Dieu ses charmes impuissans.
D’un cœur impenitent, et d’une aveugle rage,
Il pretend par son art soustenir son courage :
Appelle, à son secours un reste de demons,
Qui se cachoient encore aux antres de ces monts ;
Sur leurs ailes s’éleve, et dans les airs s’emporte.
Le saint luy fait sentir une vertu plus forte.
Il est abandonné de ces foibles esprits,
Qui fondent sous la terre, en jettant mille cris.
Le corps sur les rochers se brise et se déchire.
L’ame avec les demons fuit dans le noir empire.
Ainsi du haut sommet du rocher Aventin,
S’éleva dans les airs sur le peuple latin,
Et tomba par les vœux du prince de l’eglise,
L’orgueilleux enchanteur qui mourut dans Arise.
Valbert sent à sa mort une extreme douleur.
Les deux sœurs s’écrians, deplorent son malheur.
Severin, par ces mots, veut consoler leur ame.
Vous pleurez, comme un pere, un ravisseur infame,
Qui suivant la fureur d’un conseil infernal,
Vous ravit au berceau dans vostre lieu natal :
Vous nourrit pour Clovis, comme nobles infantes,
Qui pouvoient de son cœur estre un jour triomphantes :