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Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/496

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Qui selon ses desirs couronnant sa souffrance,
Devoit ouvrir le ciel aux monarques de France.
Du grand areopage elle implore les soins,
Tant de fois éprouvez en ses pressans besoins ;
Et des saints bien-heureux le glorieux suffrage,
Pour obtenir la fin de ce divin ouvrage.
Aurele, avant le jour, en terre prosterné,
Apperçoit un vieillard, de rayons couronné,
Le stilite affranchy des miseres humaines,
Qui luy dit que ce jour va consoler leurs peines.
Remy, Vaast, Severin, et cent prestres pieux,
Tous d’une mesme ardeur, sollicitent les cieux.
Esprit, qui presidois à cette auguste feste,
Où ce grand conquerant fut ta noble conqueste,
Mets ta grace en mon ame, et ta force en mes vers,
Afin que ton triomphe éclate en l’univers.
Dé-ja, pour l’éclairer, le soleil se prepare :
De ses plus beaux rayons vers l’aurore il se pare.
Et dé-ja du palais, le grand monarque franc ;
A l’envy lumineux, sort en long manteau blanc,
Semé de lis d’argent, doublé de pure hermine,
Porté par six enfans de royale origine.
Son chef majestueux à l’entour est lié
D’un diadême blanc, de crespe délié,
D’où tombent ses cheveux, à boucles negligées,
Que sans les soins de l’art, la nature a rangées.