Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/522

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Voulant sur son rival, par son bras qui foudroye,
Vanger tous les momens qui different sa joye.
Pour soustenir un roy si grand, si glorieux,
Qui tourne contre luy son camp victorieux,
Il renforce le sien ; et mesme l’accompagne
Des troupes d’Aquitaine, et de celles d’Espagne.
Ataulfe luy conduit, sous quarante drapeaux,
Les peuples que le Tage abbreuve de ses eaux :
Et ceux qui boivent l’Ebre, et les sources voisines ;
Et ceux qui de Numance habitent les ruines.
Le brave Atalaric meine les catalans,
Fier d’avoir combattu les vandales vaillans,
Sur qui des goths vaincus il a vangé la honte,
Et reconquis Valence, et l’antique Sagonte.
Le hardy Valamer, celebre par ses faits,
Dé-ja fait avancer deux regimens épais,
D’astures indomptez, de cantabres sauvages,
Nez dans l’aspre climat des monts et des rivages.
Puis paroist Ascalerne, ayant par les rochers
Dans l’isle Baleare assemblé mille archers,
Que dans tout l’univers nulle main ne seconde
A bien lancer le plomb, de sa meurtriere fronde.
Le valeureux Albret, de qui les navarrois
Ont depuis veû le sang joint au sang de nos rois,
Dé-ja de ses neveux ouvrant les destinées,
Meine les habitans des hautes Pyrenées.