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Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/57

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Le beau couple d’Amans sous des voutes se range.
Ma reyne, dit Clovis, quelle avanture estrange !
Quel sejour admirable icy s’offre à nos yeux ?
Aurele, suis-je en terre : ou suis-je dans les Cieux ?
Mais ces cruelles eaux, & ces coups de tonnerre,
Font voir qu’encore icy le Ciel combat la Terre.
Alors l’orage cesse ; & le Ciel s’éclaircit.
Des vents impetueux l’haleine s’adoucit.
Et le Prince enchanteur, en robbe venerable,
Vient offrir au Roy Franc sa maison secourable.
Une jeune princesse accompagne ses pas,
De qui les doux regards répandent mille appas.
A sa vive blancheur, sa blonde chevelure
Donne un éclat pareil à l’œil de la Nature,
Quand pour recommencer sa course dans les Cieux,
Il sort de l’ocean, supportable à nos yeux.
Son air qui montre une ame & douce & genereuse,
Fait admirer en elle une naissance heureuse.
De sa robbe à fonds d’or le bord estoit porté
Par deux nobles enfans d’une rare beauté,
Tous deux couverts d’argent sur leur casaque verte :
Tous deux à longs cheveux, à teste découverte :
Et qui d’un pas égal marchant superbement,
De la Princesse encore rehaussoient l’ornement.
Clotilde en est surprise, & soudain se rassure.
Ses charmes à l’envy, pour réparer l’injure