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narchie. Les vices, les pirateries et les crimes, qui sont la maladie des républiques, sont la santé des monarchies. Le cardinal de Richelieu l’avoue dans son testament politique, où il pose en principe, que le roi doit éviter de se servir des gens de bien. Avant lui, Salluste avoit dit : Les rois ne sauroient se passer des fripons, et au contraire, ils doivent avoir peur et se méfier de la probité. Ce n’est donc que dans la démocratie que le bon citoyen peut raisonnablement espérer de voir cesser le triomphe de l’intrigue et du crime ; et pour cela, le peuple n’a besoin que d’être éclairé : c’est pourquoi, afin que le règne d’Astrée revienne, je reprends la plume, et je veux aider le père Duchesne à éclairer mes concitoyens, et à répandre les semences du bonheur public.

Il y a encore cette différence entre la monarchie et la république, que les règnes des plus méchans empereurs, Tibère, Claude, Néron, Caligula, Domitien, eurent d’heureux commencemens. Tous les règnes ont la joyeuse entrée. L’avantage des républiques est de s’améliorer.

C’est par ces réflexions que le patriote répond d’abord au royaliste, tant, sous cape de l’état présent de la France, comme si cet état violent et terrible devoit durer : Je vous en-