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de sa part bien de la modestie. Je ne suis pas Robespierre ; mais la mort, en défigurant les traits de l’homme, n’embellit pas son ombre à mes yeux, et ne rehausse pas l’éclat de son patriotisme à ce point de me faire croire que je n’aie pas mieux servi la République, même étant rayé des Cordeliers, que Pelletier dans le Panthéon ; et puisque je suis réduit à parler de moi, non seulement pour donner du poids à mes opinions politiques, mais même pour me défendre, bientôt j’aurai mis le dénoncé et les dénonciateurs chacun à leur véritable place, malgré les grandes colères du père Duchesne, qui prétend, dit Danton, que sa pipe ressemble à la trompette de Jérico, et que, lorsqu’il a fumé trois fois autour d’une réputation, elle doit tomber d’elle-même.

Il me sera facile de prouver que j’ai dû crier aux pilotes du vaisseau de l’État : prenez gardes ; nous allons toucher à l’exagération. Déjà Robespierre et même Billaud-Varennes avoient reconnu ce danger. Il restoit au journaliste à préparer l’opinion, à bien montrer l’écueil : c’est ce que j’ai fait dans les quatre premiers numéros.

Ce n’est pas sur une ligne détachée qu’il falloit me juger. Il y a vingt phrases dans l’évangile, dit Rousseau, tout en appelant son auteur sublime et divin, sur lesquelles M. le lieutenant