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M. DE QUÉBRIAMT. ’■>

briant, s’il fallait en croire les notes d’un homme qui avait, dit-on, ses raisons pour n’être pas indulgent sur Le chapitre des femmes. « La marquise du Châtelet, raconte Afaurepas, désespérée de se voir abandonnée du marquis de Guébriant, qu’elle idôlatroit, lui écrivit une lettre d’éternels adieux, disant qu’elle vouloit mourir puisqu’il ne vivoit plus pour elle. Guébriant, qui la connaissoit sujette à des emportemens, courut chez elle, et le suisse lui refusant la porte, il entra de force, vola dans l’appartement et la trouva couchée, donnant d’une dose d’opium capable de la tuer ; il la lit secourir, lui sauva la vie, et ne pouvant s’attacher à elle malgré cette preuve d’amour, elle s’en consola avec plusieurs autres 1. » Cette aventure ne se trouve pas uniquement dans les Mémoires de Maurepas ; on la rencontre encore dans les chansonniers du temps, seulement ce n’est point. M. de Guébriant, c’est Voltaire, partait pour Londres, qui est le héros du

Voltaire l’accablera sans se lasser. Mais nous savons, nous autres, que la rupture des deux poëtes date du voyage de Bruxelles avec madame de Rupelmonde, et il Tant êlre bien neuf dans l’iiistoire lilléraire de l’époque pour confondre ainsi les temps et les personnes. Dans la même brochure, l’écrivain s’efforce à prouver que le Commentaire historique n’est pas de Voltaire, qu’il est de l’avocat Chris tin, des mieux placés, du reste, pour entreprendre un pareil travail. Au moins, les circonstances qu’il avance n’ont rien que de vraisemblable et peuvent, en tous cas, se soutenir, quoique Beuchot, pour sa pari, ne se laisse point convaincre. Disons que la lettre à mademoiselle d’H***, insérée à la suite de cette thèse, en ôtant tout crédit ; t Feydel, ne permet pas d’admettre un fait d’ailleurs possible, mais dénué de preuves, cl auquel ne vient point en aide l’autorité de celui qui l’allègue. G. Feydel, Un cahier d’histoire littéraire (Paris, Delaunay, 1S18), p. t à M, 25 à 28. — Voltaire, Œuvre* complète* (Beuchol), t. XLVIli, p. 312.

1. Maurepas, Mémoire» [Paris, lT !r^), l. IV, p. 173.