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Page:Desnoiresterres - Voltaire à Cirey.djvu/97

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III

AFFAIRE JORE. — LA CRÉPINADE. — LE MÉRITE VENGÉ.
VOLTAIRE EN HOLLANDE. — AMBASSADE À CIREY.

Que pouvait souhaiter Voltaire, si ce n’était la continuation de cette vie tranquille si nouvelle pour lui ? Il commençait à oublier tous les ennuis que lui avait valu la publication des Lettres philosophiques, lorsqu’il reçut une lettre de Jore, qui lui mandait que le garde des sceaux s’était laissé fléchir et qu’il n’était pas éloigné de lui rendre sa maîtrise : il n’y mettait d’autre condition qu’une complète sincérité. Cependant, Jore ne voulait hasarder aucune démarche sans avoir reçu de lui ses instructions[1]. Voltaire, qui ne prévit pas le piège, lui répondit par une lettre « bien détaillée, bien circonstanciée, bien régorgeante de vérité, » où il faisait l’historique de cette succession d’incidents fâcheux dont il n’avait démêlé l’écheveau qu’à son dernier et rapide séjour à Paris[2]. Muni de cette pièce compromettante, Jore réclame à Voltaire la

  1. Voltaire, Œuvres complètes (Beuchot), t. LII, p. 214, 245. Lettre de Voltaire à Cideville ; ce 30 mai 1736.
  2. Ibid. t. LII, p. 219 à 232. Lettre de Voltaire à Jore ; à Cirey le 24 mars 1736.