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VOLTAIRE
À LA COUR

I

MADAME D’ÉTIOLES. — LE TEMPLE DE LA GLOIRE. — RAMEAU ET ROUSSEAU. — LES FÊTES DE RAMIRE.

Quelque nombreuses et passionnées qu’avaient été les attaques contre le Poëme de Fontenoi, Voltaire, comme courtisan, n’avait fait que gagner du terrain. Il était en pleine faveur, et le maréchal de Saxe écrivait à madame du Châtelet : « Le Roi en a été très-content, et même il m’a dit que l’ouvrage n’était pas susceptible de critique[1]. » Et l’auteur d’ajouter : « Vous sentez bien qu’après cela je dois penser que le Roi est le meilleur et le plus grand connaisseur de son royaume. » Si la Princesse de Navarre avait rencontré des juges peu bienveillants, elle aussi avait réussi ; il en eût été autrement que Richelieu, encore plus souple courtisan qu’ami éprouvé, n’eût pas songé

  1. Voltaire, Œuvres complètes (Beuchot), t. LV, p. 44 Lettre de Voltaire à Cideville ; jeudi après minuit, 3 mai 1745. C’est le 3 juin qu’il faut substituer à cette date, comme le fait remarquer très-judicieusement Beuchot ; en 1745 le 3 mai était, d’ailleurs, un lundi.