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No 6e

Côté droit de la tête opposé à celui qui a reçu le coup[a 1]

6o Au côté droit de la tête à l’opposé du coup, nous avons trouvé intérieurement la fracture que nous avions remarquée à l’extérieur avant de scier le crâne. (no Ier) avec cette différence cependant que les rayons de la fracture y étoient plus apparents, entre-autres un principal qui partoit de la fosse moyenne de la base du crâne de contre l’apophyse pierreuse du temporal. C’étoit une véritable contrefracture qui se prolongeoit en dehors vers la portion écailleuse du même os. Il y avoit donc ceci de particulier, que du côté du coup, la solution des os étoit postérieurement à l’apophyse pierreuse du temporal ; tandis que du côté opposé, la fracture étoit postérieurement et antérieurement à la pareille apophyse du temporal droit. Malgré ce nombre de fractures qui existoient à l’opposé du coup, il ne s’est point trouvé d’épanchement sensible de ce côté-ci entre le crâne et la dure-mère, ni entre les deux méninges, ni entre la pie-mère et le cerveau, abstraction faite du désordre que nous avions trouvé dans le lobe droit antérieurement. Il étoit donc évident que le sang qui a transsudé d’entre les fentes ou contre-fractures de l’os extérieurement (no Ier) là ou l’emphisème œdemateux s’étoit montré du côté opposé du coup, que ce sang, dis-je, avoit conservé sa fluidité, qu’il étoit en petite quantité, que la dure-mère n’y étoit pas détachée du crâne, ou du moins que vis-à-vis de la solution de continuité des os et enfin qu’il n’avoit été besoin pour évacuer le sang que de découvrir l’os et d’en bien séparer le périoste, qui empêchoit seul le sang retenu dans les contres-fractures de sortir en dehors. Je ne dois pas oublier cependant que dans le lieu ou l’œdème s’étoit montré primitivement, le tissu cellulaire étoit livide et contenoit du sang extravasé ; ce qui pourroit faire soupçonner une contusion ou une seconde chute sur ce côté là, si on ne s’étoit pas assuré, par l’abscence de tout corps obtus ou contendant, que Potel n’avoit pu se blesser qu’en tombant sur le côté gauche du corps et notamment de la tête, côté diamétralement opposé à celui, dont je viens de parler, le même que celui où l’œdème en question s’étoit manifesté le 9e jour de l’accident et le 5e depuis l’opération du trépan.

Il est donc démontré par ce que je viens d’observer, que la tumeur qui eut lieu peu après la chute du 11, au côté gauche du cou, immédiatement au dessous de la fracture de ce côté là, et l’œdème qui se montra le 9e jour de l’accident au côté droit sur les contre-fractures, eurent pour cause évidente le sang qui procédoit de l’intérieur du crâne. Tout tend à prouver du moins que le plus fluide se dégorgeoit au dehors, ainsi que cela avoit été sensible par celui que nous avions vu

  1. a et b Titre mis en marge de droite.