Page:Desportes - Les CL Pseaumes de David, 1603.djvu/18

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Bref, tout ce qu’il fera, favorable & prospère,
Au gré de son désir sera tousjours porté ;
Mais l'estat des mechans ira tout au contraire,
Et n'auront rien de stable en leur prospérité,
Pareils à ces bourriers qui bavolent en l'aire,
Et sont chassés du vent d'un et d'autre costé.

C'est pourquoi les pervers n'osans lever la face,
Seront en jugement de tout poinct condamnés ;
Et tous ces dépravés n'auront aucune place
Parmy les droituriers à bien faire adonnés.
Car Dieu connoist les bons, & remarque leur trace ;
Mais le chemin périt des pécheurs obstinés.


PSEAU. II. Quare fremuerunt gentes.

D'où vient ce bruit des gens ? qui les fait émouvoir?
Qui fait tant de desseins aux peuples concevoir,
Et quelle vanité folement les soucie ?
Quoi? les Rois de la terre en avant se sont mis,
Et les grans ont tenu des conseils ennemis
Tous contre l'Eternel & contre son Messie ?

Rompons d'un pront effort (disent ces insensés)
Le cordage & les ceps, dont nous sommes pressés ;
La chaisne qui nous serre à ce coup soit brisée ;
Mais celuy qui réside au grand palais des cieux,
Le Seigneur, se moquant de ces audacieux
Payra leurs vains projets d'une amère risée.