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Page:Desportes - Premières œuvres (éd. 1600) III - Cleonice. Dernières Amours.djvu/40

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  CLEONICE,  


L’image de ma perte en toU8 lieux me poursuit,
Et du plaisir passé le souvenir me tuë.
Las ! divine beauté, qu’estes-vous deven~ ?
Je suis pir vostre éclipse en tenebrea reduit.

Je ne sçay que je fay, je ne sça} que je pense ;
Si fay, je pense en vous, dont l’ennuyeuse absence
Me laisse accompagné dé regret et d’esmoJ.
Sans cœur, sans mouvement, transi, muet et blesmf’,
Revenez donc, mon tout, pour me rendre à moy-nte ! olmej
Car, en vous esloignant, vous m’ostastes à moy.


LVII.
Du premier jour d’Octobre.


Amour, s’il t’en souvient, c’est la troisième année,
Le jour Mesme et le point qu’à toy je fus soumis,
Et que le beau desir d’un bien qui n’est permis
Rendit ma liberté de nouveau r’enehainée.

Belasl à quels travaux ma vie est condamnée’
Je seme au vent mes cris, sans espoir je gémis,.
Mes yeux trop desireux, ce sont mes ennemis,
lia nef sans gouvernail s’égare abandonnée.

Dieux 1qu--une grand’ beauté de grands maux me (’JlU88 !
lion sang se gela tout, mon esprit s’embrasa,
Je perdy la raison, la force et le courage ;

Je devins papillon à ses yeux me brûlant,
Je Ve&CU salemandre en t’eu si violant,
Et fus cameleon à l’air de son visaee.