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  DERNIÈRES AMOURS. 144



LXXX.


Espoir faux el trompeUf, qu’apl’ès mainte grand’ perlt’
b(~ tans et de labeurs à la fin j’ay connu,
( : hcrche un autre que mo)’ pOUf te voir bien,·cuu :
Ta fraude en mon ~nd)"oit est trop fort decout’e..te,

J’ay pt’csql1~ ’·cu seiche ! ’ ma saison la plus ve1"t~,
Oltrilllt que trs appas ont mon cœur détenu,
El tout le beau 10Yl"r qui m’en est revcnu, ~
etest qu’à mille regrels ma poitrinc est ourcl"le.

Derechef toulesfois, ô I,ipeur etrl’ODt~ 1
Tu lJenses l-endre encor mon esprit encbal1lé,
l’romettant allegeance 6 ses peines eroelles.

liais, pour te croire plus, trop grande est ma douleur :
Jll"en donc une autre adresse, ou l’ardante chaleur
De mes justes soupirs te brûlera les ailes t.


LXXXI.


Pauvre cœur desolé, qui sans aucune offance
Voy ta plus chere part de toy se separer,
~’en gemy point si fort, cesse d’en murmurer,
Et parmy ces tounneDS monstre ta paUmee.

Songe 811 cours de ce monde et à son inconstance,
Qui fait qU’UD mesme estat Re se peut aSSe1l1-er.
reut-estre apres les maux qu’on te fait endurer,
Le SOl"t te livrera quelque meilleure ehance.

Ainsi comme le ciel se tourne la Cortune,
Le chaud chasse l’hyver, le soleil la nuit brune,
Apres l’orage espais le clair taDS fait retour.

L’amant, contant n’aguere, or’ est plein de furie,
Et le desesperé s’esjouyst a SOD tour :
.~insi dessous le ciel toute chose varie.