Page:Desportes - Premières œuvres (éd. 1600) III - Cleonice. Dernières Amours.djvu/69

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Nos neveux, qui sçauront combien ta dame pasS(l
l..es channes de ces vers avec ceux de sa graoe,
Diront en t’excusant : Cestuy-cy fut un jour
Plus fidelle amoureux que bon chantre d’Amour ;
~ervant une beauté des beautez la merveille,
Il voulut voir sa gloire à ses graces pareille,
liais le sort envieux’ ses vœux s’opposa ;
C..ependant s’U ne put, on void bien qu’il osa.

Bertaud.


En faveur de Cleonice
Sonnet.


Cette FraDtoîse grecque aux beaux cheveux chalain ! ’,
Conlles yeux sont pareils à Vesper la bn1uellfl,
Cette belle. sçavante et celeste Heliette.
De ce &iecle rbonaeur, tient Inon cœur en &el mains.

)fa raison est malade et mes l"eux sont mal sains,
Quand je voy sa beaulé, dont la clarlé pa..raile
Sert de ftéches el d’are, de forge et de relraite,
Ace dieu qui commande au plaisir des humains,

Je me pasme si fort lors que je la regarde,
Qu’il me semble qu’Amour coop dessus coup Ine darde
Tous ses traits et ses reu~, qu’au cœur je sens coulpl’.

Si je n’ay dignement sa louaBse éclaircie,
La faule n’est de mOl, mais de rame transie :
Un bomme qui languit ne sçauroil bien parler.

P. de Ronsard