Page:Desportes - Premières œuvres (éd. 1600) II - Les Amours d'Hippolyte.djvu/28

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  AMOURS  


L'Afrique de chaudes areines,
Le ciel de feux estincelans,
Et la nuiet de songes volans,
Que pour vous j'endure de peines.

Toute douleur qui nous survient.
Peu à peu moins forte devient,
Le tIns comme un songe l'emporte;
liais il ne faut pas esperer
Que le tans puisse moderer
Le mal que vostre oeil nous apporte.

Rien n'est icy bas de constant
Et tout se change à un instant
Dessous.le cercle de la lune,
Les saisons, les jours et les nuits;
Sans plus mes amoureux ennuis
Sont hors de la reigle commune.

Ce jour me fut bien malheureux,
Que je vey vos yeux rigoureux,
Quand les miens, nouveaux tributaires,
Rendirent mes sens et mon coeur
Aux chaisnes de vostre rigueur
Depui.liez comme forçaires.

Encor le força ire arresté
S'allege en sa captivité,
L'espoir luy promet delivrance ;
liais, en mon emprisonnement,
Je n'atten point d'allegement,
La mort seule est mon esperance.

Comme le chasseur va suivant
La beste qui volle devant,