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  D’HIPPOLYTE. 103



LXIII.


J'estoy dans une sale ombragé de la presst',
Pour voir, sans estre veu, ma dame qui dansoit:
Le peuple à l'environ tout ravi s'amassoit,
Louant d'ame et de voix cette unique deesse.

En vain la voulant voir, sur les pieds je me dresSt',
Car mon foible regard assez ne s'avançoit:
Mais mon coeur, s"enflammant ainsi qu'elle paasoit,
Remuqua sans mes yeux'les pas de ma pl'inces•.

Dieu 1qoej',aime mon coeur, bien que, mal conseillé,
Il ait reçetl l'amour dont je suis travaillé!
Le plaisir qu'il m'a rail mes douleun recompense.

A1ISIÎ bien lIles deux yeux couverts d'obscurité
N'euuent peu soustenir sa divine clarté,
Tant ils sont aveuglez de pleurer mon offense f.


LXIIII.


Si doucement par SOB regard me luë
Ce basilic de ma mort desireux,
Ooe je le cherche et me sens bien-heureux
En mOR malheur cl'estre pres de sa veuë.

D'aise et d'enouy mon ame est toute émuë,
Quand je puis voir ces beaux yeux amoureux;
De cent couleurs mon visage se muë,
Je tremble tout, et suis avantureux.

Qui penseroit d'une Mesme fontaine
Pouvoir couler le repos et la paine,
Peur, hardiesse, ennuy, contentement!

Comme au chaos tout se mesloit eosemble,
Ainsi cet oeil cent contraires assemble
Dans le chaoa de mon entendement.