Page:Desportes - Premières œuvres (éd. 1600) II - Les Amours d'Hippolyte.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Qui rend rame au soleil, pour au soleil renaistre.

Amour, nouveau Phoenix, pour chercher nouvelle ame,
Snr un Het de senteurs ses ailes agitant,
S'oppose il ce soleil ardamment bluettanL,
Tout Oammeux de rayons. tout rayonneux de tlame.
Voila ses os brûlez dessus un liet d'encens.
Voila soudain que rame en a esté ravie.
Ces beaux vers animez lleureusement naissans
De la c.endre d'Amour, où l'Amour reprend vie.

Or estant le Phoenix (cet oiseau qui tremoulSe
Des ailes à la flamme) unique comme il est,
Rien qU·UD ver seulement, de 881 cendres ne naist
Et. petit Phoenisseau, d'autres ailettes pousse;
liais ces beaux vers éclos pour raire des AmoU1'8.
Sortent en si grand nombre â la rois de leur cendre,
Et prennent en naissant tant d'ailes tous les jours.
Que. les nommant Phoenix, j'aT crainte de me.~prendre.

Soient Amours ou Phoenix, leurs ailes sont bien Corles.
liais. si tant de beaux vers, aux Amours destinez,
Portent autant d'Amoun amoureusement n~,
Que d'Amours porteront les Amours de DBS-POa'fu!
Et si c'est un Phoenix que chacun de ses v~rs,
Que de rares beautez, que de raritez belles'
Et combien volera son nom par l'univers,
Si chacun de ses vers en naissant prend des ailes!

Davy sieur du perron.