| LIVRE II. | 49 |
- XV.
Belle et guerriere main apprise à la victoire l,
Jamais de l'arc d'Amour un seul trait ne perdant
lIain qui de son beau char les resnes va guidant,
Quand il retourne en Cypre, orguet11eux de ta gloire
Jlain dont le blanc esclat obscurcist tout yvoire,
Qui fais de ta froideur naistre un desir arda
Qui le sceptre et l'estat des ~mours va garda
Qui m'escris en l'esprit la 10y que je veux croir
Jlain qll IlIr tes beaulez as rait l'oeil en,ieur,
Jlain qui sçai! triompher des plus audacieux,
Et qui reos de mon eoeur les tempestes 8e,'eines :
Las 1ne t'oppose point, 6 belle et blanche main,
Quand je cherche, embrasé, le secours de mes peinps,
Qu'une ingrate me cache en la bouche et au sein.
- XXVI.
Chassez de votre coeur l'injuste cruauté
Qui vous rend contre Amour fierement obstinëf',
Et n'estimez jamais qu'une dame bien-née
Puisse avoir sans aimer quelque felicité.
liais que voua servira ceste fleur de beautt\,
De jeunesse et d'amour richement couronnoe,
Si, sans estre cueîllie, elle devient fennée
Et perd sa desirable et ebere nouveauté!
n ne surost d'avoir un champ gras et fertile,
Car, s'il n'est lahouri, C'e&t un friche inutil ;
La terre en devient dure et Be rapporte rie...
Celle qui ne se sert de sa belle jeunesse
Fait comme un usurier, qui cache sa richesse
Et se laisse mourir sans user de son bien.
