LIVRE II. | 61 |
- XLIIII.
Vostre bouche, ô deesse! a mal propbelizt~;
Pardonnez si rAmour me fait vous contredire,
Car Philene a bouché ses oreilles de cire,
Et des charmes trompeurs ne l'ont point amusé.
Cet oeil, qui ra rendu quelquefois embrasé,
Obscurci d'un plus beau, pour luy cesse de luil'e;
Il le voit sans danger, sans joie et sans martire:
Jamais un bel esprit n'est deux fois abusé.
Reste donc, que Diane, en voyant aa constance,
Souffre qu'Amour la touche, et, douce, ore comlnallce
A plaindre un peu le mal d'un coeur qui est tout sien;
Sinon vous jugerez si l'amant est bien sage,
Qui Cuit les doux appas d'une dame volage
Pour se perdre aux rigueurs d'une qui.n'aime rien•
- XLV.
Cent et cent fois le jour je fay nouveaux discount;
Mal contant, Ina1 J'ayé d~s travaux que j'endure,
Et, lassé de porter une charge si dure, .
~e rebelle mon coeur du grand roy des amours.
La raison aussi-tost s'avance à mon secours, .
Qui m'ouvre les prisons et guarit ma pointure;
Libre alors, je maudy sa mécbante Ilature,
Et consens que sa loy n'ait en moy plus de cours;
liais, presque an même instant, sans oser me dereudl'f.,
Un clin d'oeil, un propos, mon coeur, viennent reprendre,
l\echassent ma raison, t'enserrent mes espris;
Et l'Amour, par vengeance, en rigueur se renfol'ce.
Lors, coinltte un pauvre serf nouvellement repris,
tendure, et; tout honteux, de s('rvir je m'efforce,