LIVRE II. | 69 |
Hé! qui seroit constant parmy tant d’inconstance?
Trop souvent irritë, j’ai perdu patiance,
Et ne l’aimeray plus jamais, au grand jaJnais.
- CHANSON.
Que vous m’allez tourmentant
De m’estimer infidelle !
Non, vous n’estes point plus belle,
Que je suis ferme et constant.
Pour bien voir quelle est ma foy,
Regardez-moy dans vostre ame;
C’est comme j’en ray, madame :
Dans la mienne je vous voy.
Si vous pensez me changer,
Ce miroir me le rapporte ;
Voyez donc de mesme sorte
En vous, si je suis leger.
Pour vous, sans plus, je fus né,
Mon coeur u’eu peut aimer d’autre:
Las ! si je ne suis plus vostre,
A qui m’avez-vous donné ?
- LXVI.
Que je hay l'inconstance et que j’estime fous
Ceux qui chassent partout d’une queste incertaine !
Quand on n’a point d’amour tel pourchas n’est que paine
La seule affection, c’est ce qui le rend doux.