Page:Desportes - Premières œuvres (éd. 1600) I - Diane. Premières Amours.djvu/17

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Et ton esprit poussa tant de beaux ,-ers esclos,
Que leurs ailes ont pu s'avoisiner des nuës.

La nuict chasse le jour, le jour chasse la nuict;
Par contraires effets toute chose se suit;
Mille morts en amour te donnent mille vies,
Et la mort, pour tribut du labeur de nos ans,
Fait mourir par tes vers tous les vers de ce tans,
Et le tans sur tes vers fait naistre IDille en\'ies.


Biard.


SUR LES AMOURS DE
PH. DES PORTES,
SONNET.


Qu'eusses-lu fait, Amour! ta fiarome estoit esteintp.,
Ton arc, vaincu du tans, s'en alloit tout usé,
Et ton doré carquois, de fleches espllist~,
· Nous failiOit desormais moins de mal que de crainte.

Si l'on monstroit d'aimer, ce n'estoit que par Ceinte,
Pour tromper seulelnent quelque esprit peu rusé;
Car tu n'avois un lrail qui ne fut tout brisé,
~y cordage qui put rendre une ame contrainte.

Par ces vers. seulement Lu as repris naissance;
Ils t'ont armé de traHs, d'attraits et de puissance,
Et te font derechef triompher des vainqueurs.

Et d'autant plus, Amour, surpassent-ils ta gloire,
Que tu n'acquiers sans eux une seule victoire,
Et qu'ils peu,·ent sans toy captiver lnille coeurs.


M.D.L.

Et florida pungunt.