DIANE, |
Ah! Dieu! que. de pensers tournent dedans ma teste !
Que j'en voy sans repos "olier devant mes yeux!
Que je suis agité d'orage et de tempeste!
Et si je ne voy ri~n qui me promette mieux.
J'avois eri d'autres fois la poitrine allulnée .
Des bluëttes qu'Amour lanc.e au commenceInent;
liais, helas! ce n'estoit qu'une siInple fumée
Aupres du feu couvert qui me va consommant;
Coat' ce faux enchanteur, P->Ul' nous donner courage
Et nous rendre des siens, se monstre gracieux;
Puis, si tost qu'il nous tient, il change de visage,
Et, s'il faisait le doux, il fait l'audacieux.
Comme le simple oiseau, qui ne se peut defendre
De la douceur du chant dont il est abusé,
Et comme le poiss<w trop goulu se va prendre,
Voulant prendre l'appn~t du pescheur pins rusé,
Ainsi je me suis pris dans l'~mbnsch~ trnitrf'sse
Qu'Amour avoit tenduï; afin de m'attraper,
l:amorçant des regards, dOnne belle deesse,
Dont le plus grand des bieux n'eust se.eu libl'e i~baper;
Si tost que je la vey, Inon ame en fut émeut':,
Et ma foihle raison soudain m'abandonna;
Mille petits esprits qui sprloi('nt de sa veuë,
Passerent par mes yeux, dont mon coeur s'~slonna;
Et vey tant de beautés, qu(', sans faire defanCf',
Vaincu, je me rendy, ne pou,"ant mesurer
Comme je me perdais, et que, pOUl" ma souffrance',
Je ne trouveroy rien qui IDe fist esperer.
Lasl que depuis ce tans j'ay supporté de peines!
Que j'ay perdu de jours, que j'ay veillé de nuicts,