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Page:Desportes - Premières œuvres (éd. 1600) I - Diane. Premières Amours.djvu/88

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  DIANE,  


S'il advient quelquefois que parmy nos desll'esses
Tu mesles rarement quelques Causses liesses,
Ce n'est pas qu'il te plaise alors nous contenter,
Ce n'est pas que nos pleurs plus doux t'ayent pu rendre.
liais afin que la peine. en DOUS venant reprendrf',
Nous soit plus difficile et forte à supporter.

Tout ce qu'on peut apprendre en tes vaines escoles.
Ce SOllt des trahisons, des feintes, des paroles,
Escrire dessus ronde, errer sans jugement,
Suivre en la nuict trompeuse une idole fuiüve,
}'aire guerre à son Ame et la rendre captive.
Et pour se retrouver se perdre Colement.

Les fruits qu'on en ret0it pour toute recompense.
Cest d'un long tans perdu la vaine repentance,
Un regret deallOrant, un ennuyeux mepris ~
Hela! j'en puis parler, je say comme on s'en trouve.
J'en ay l'it, â ma honte, une trop longue t'spreuvt:'.
Honte, le seul loyer des travaux que j'ai p.'is.

Je ne me puis tenir de remettrè en IDPmoÏl'(l
Ce tans, que cet aveugle, ennemy de ma gloire,
Possedoit mon esprit, yvre de son erreur;
Et pensant de mes faits l'estrange frenaisie,
Presqu'il ne peut entrer dedans ma fantasie
Que j'aye esté troublé d'une telle fureur.

Ores j'estO} ~raintir, ores ·plein d'asseuranCf',
Ores restO} constant, ores plein d'inconstance i
Ores j'estoy contant, or' plein de passions;
Or' je desesperoy d'une chose asseurée,
Puis je me tenoy seur d'une desesperée,
Peignant en mon cerveau mille conceptions.