Page:Desprez - L’Évolution naturaliste, 1884.djvu/278

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essaim obscurcit le soleil. Quelques abeilles, beaucoup de frelons.

La tête battue par ce bourdonnement, on voit bleu, jaune, rouge, vert, des éléphants, des lotus et des brahmanes, des nymphes et des Dieux, Jupiter et Robespierre, le brouillard du pôle et l’ensoleillement tropical. On repose sur le sein de la lune, on monte de rayon en rayon jusqu’aux plus lointaines étoiles.

Et la poésie de nos campagnes, de nos rues, de nos places publiques, de nos chemins de fer ? Parmi tant d’esprits qui montent si haut, qui s’égarent si loin, qui s’attendrissent sur les petites fleurs d’antan, qui éprouvent le besoin de raconter au public leurs effusions d’amour idéal, ne trouve-t-on pas un observateur sincère ? Baudelaire et son école, M. François Coppée et M. Sully-Prudhomme représentent seuls les essais modernistes en poésie.

Suivons d’abord le jongleur dont les tortionnements stupéfient la foule.