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Page:Desroches - La Puce de Mme Desroches, éd. Jouaust, 1868.djvu/29

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AU LECTEUR





Tu en riras, je m’asseure (Lecteur) ; aussi n’a esté fait ce petit Poëme que pour te donner plaisir, et en riras d’avantage, quand tu entendras le motif. M’estant transporté en la ville de Poictiers, pour me trouver aux Grands Jours qui se devoient tenir sous la bannière de Monsieur le Président de Harlay, je voulu visiter mes Dames des Roches, mère et fille, et après avoir longuement gouverné la fille, l’une des plus belles et sages de nostre France, j’aperceu une Puce qui s’estoit parquée au beau meillieu de son sein. Au moyen dequoy, par forme de rizée, je luy dy que vrayment j’estimois cette Puce tres-prudente et tres-hardie : prudente d’avoir sceu entre toutes les parties de son corps choisir cette belle place pour ce rafraîchir, mais tres-hardie de s’estre mise en si beau jour, parce que, jalouz de son heur, peu s’en falloit que je ne meisse la main sur elle, en