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sur la route du retour un Algonquin du nom de Simon tue un Iroquois. Malgré ce meurtre, six guerriers des Cantons « viennent confirmer l’amitié avec tous les sauvages ». Suivant le Père Chrestien Le Clerq, la cérémonie a lieu aux Trois-Rivières, au milieu d’un immense rassemblement des tribus.

Mais la paix ne dure pas longtemps. En 1627, durant l’hiver, des Indiens du Canada se rendent chez les Hollandais, aux États-Unis. Et là, des sauvages des alentours les sollicitent de s’unir à eux pour combattre les Iroquois qui viennent de leur tuer vingt-quatre guerriers. À cet effet, ils transmettent des colliers de porcelaine aux chefs canadiens. Ceux-ci les acceptent ; Montagnais et Algonquins semblent disposés en conséquence à entrer dans la coalition proposée afin de ruiner les Cantons « avec lesquels au précédent ils avaient paix ». Mais point d’unanimité parmi la population des tribus, « ce qui fut cause d’un grand trouble entre ces peuples ».

À ce stage, un capitaine indien du nom de Mahigan Aticq renseigne Champlain sur les événements. Et celui-ci montre beaucoup de mécontentement. Il s’oppose à ce que l’on prenne des décisions sans l’avertir « vu que c’était moi, dit-il, qui m’étais entremêlé de faire la paix pour eux avec lesdits Iroquois, considérant le bien qui leur en arriverait de voyager librement amont la grande rivière, et dans les autres lieux, autrement n’étant qu’en peur de jour en jour, de se voir massacrer et pris prisonniers, eux, leurs femmes et enfants, comme avaient été par le passé : où recommençant cette guerre, c’était rentrer de fièvre en chault mal ; qu’eux et moi leur avions donné parole de ne leur faire aucune guerre, sans qu’au préalable ils ne nous en eussent donné sujet, et que pour ceux qui entreprenaient cette affaire, touchant la guerre, sans nous en communiquer, je ne les tenais point pour mes amis, mais ennemis, et que s’ils faisaient cela sans quelque sujet, je ne les voulais point voir à Québec, que néanmoins où je trouverais les-