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les pinasses ; ils y trouvent beaucoup de pelleteries que les matelots ont troquées avec les sauvages ; ils les mettent sous saisie : la Compagnie décidera si elle doit ou non permettre cette pratique. Ainsi se termine cette traite remarquable. Les Indiens ont obtenu le triomphe de leur poste : Cap de Victoire. Mais ils ne le maintiendront pas sans lutte.

Car l’année suivante, 1624, se pose encore le problème du lieu de la traite. Suivant Champlain, les vaisseaux français se présentent tard à Tadoussac. Seul, un petit navire de soixante tonneaux donne de ses nouvelles le 2 juin, et le commis Halard expédie des vivres, « s’en réservant un peu pour entretenir les sauvages, qui traitaient ordinairement avec les Rochelois ». Le 28 juin, Champlain apprend avec certitude l’arrivée prochaine des Hurons, Algonquins, et Bisserains qui sont mécontents de l’absence des traiteurs. Du Vernet apporte, le 1er juillet, des nouvelles sûres de la venue des Sauvages « à la rivière des Iroquois ». En Huronie, ajoute-t-il, un Français est mort, neuf autres stationnent au même endroit, et quatre reviendront. Quelques-uns ont subi de mauvais traitements de la part des sauvages ; les autres, non.

Le 10 juillet, les sauvages vinrent cabaner proche de l’habitation ». Et, enfin, le 11, De Caën aborde à Québec ; deux barques chargées de marchandises s’embossent dans la crique. Et le 12, une première traite commence à Québec même. D’autres Indiens surviennent, mais le 14 du même mois, cette foire est terminée. Des sauvages s’éloignent avec Jean Richer.

Deux jours plus tard, le 16 juillet, Sagard se présente à Québec après avoir séjourné un an dans la Huronie. Et maintenant c’est lui qui s’empare du récit. Après un voyage assez pénible, mais riant et frais par bien des côtés, il est arrivé au Cap de Victoire, « où déjà était arrivé depuis deux jours le Truchement Brûlé, avec deux ou trois canots hurons, duquel j’appris la défense que les Montagnais et Algonquins leur avaient faite de passer outre, voulant à