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ces Basques avaient donné « de mauvaises impressions de nous aux sauvages de ces côtes ».

L’année suivante, un navire de La Rochelle pratique la contrebande au Bic ; les Montagnais de cette région reçoivent des prix plus élevés et ils ne se soucient plus du mécontentement des Français. Sagard narre également une anecdote amusante. Durant son voyage de retour, le vaisseau sur lequel il voyage donne « en vain la chasse à un pirate rochelois, qui nous était venu reconnaître, passant au travers de notre armée… ; la faute que fit notre avant-garde, le corps d’armée et l’arrière-garde, à la poursuite de ce pirate, me fit bien croire que nous n’étions pas gens pour attaquer… Et puis c’était un plaisir d’entendre auparavant nos guerriers vouloir aller attaquer onze navires basques vers Miscou, et de là s’aller saisir des navires espagnols le long des îles Açores. Dieu sait quelle prouesse nous eussions faite, n’ayant pu prendre un forban de 60 tonneaux, qui nous était venu braver jusques chez nous ».

Deux ans plus tard, en 1626, Champlain se heurte à un vaisseau de contrebandiers en arrivant à Tadoussac ; plus tard, à la fin de l’été, il reçoit des nouvelles de Miscou. C’est De la Ralde qui lui écrit pour lui dire qu’il ne se rendra point à Québec, « d’autant qu’il avait trouvé plusieurs vaisseaux qui avaient traité de pelleteries, contre les défenses du Roi, et pour ce, s’en voulait saisir et les amener en France, écrivant audit Émery de Caën qu’il eut à envoyer « l’Alouette », (vaisseau des Jésuites) et l’armer de choses nécessaires pour se rendre tant plus fort et maitre desdits vaisseaux qui traitaient ».

Les contrebandiers de La Rochelle disparaissent après l’année 1627 : le blocus, le siège, puis la prise de cette ville empêchant le départ de nouveaux navires. Quant aux Basques, ils exerceront plus longtemps leur commerce clandestin. Racontant certains de leurs exploits de l’année 1631, Champlain écrira qu’il ne faut pas s’étonner de les trouver « ainsi mu-