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Page:Desrosiers - Iroquoisie, tome 1 (1534-1646), 1947.djvu/14

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IROQUOISIE

le langage des pays et royaumes de Hochelaga et Canada, autrement dits la Nouvelle-France » qui est de 1535. Les meilleurs esprits acceptent ces pièces. Des tribus de race, d’origine, de langue iroquoises sont donc fixées en 1535 dans le bassin du Saint-Laurent.

La preuve que Stadaconé était une bourgade iroquoise est exclusivement linguistique. Cartier n’a pas laissé de description des hameaux de la région de Québec, il n’a parlé ni des habitations, ni des fortifications ; et les cérémonies auxquelles il a assisté ne fournissent pas d’indice. Roberval et Jean Alphonse diront clairement quelques années plus tard que les Indiens rencontrés au Cap Rouge sont nomades, qu’ils « vivent ès-bois parce qu’ils n’ont lieu certain ; car ils ne font que courir d’une terre à l’autre »[1].

Quant aux groupes établis entre Montréal et Québec, leur nationalité iroquoise n’est prouvée que d’une façon bien générale par la preuve linguistique qui s’applique à Stadaconé. Sauf pour Hagouchonda. L’archéologie s’est ici prononcée sans hésitation. On ne saurait non plus souhaiter un témoignage plus probant. Les innombrables articles que les chercheurs ont découverts dans le sable portent leur révélation.

Pour Hochelaga, les preuves archéologiques sont assez pauvres. Des doutes se sont élevés sur l’emplacement de cette bourgade. Les preuves linguistiques sont bonnes. Mais la description des palissades et des cabanes, la description des cérémonies qui accueillent le visiteur, constituent le témoignage le plus sûr qu’il soit possible de trouver. Non seulement, elles cadrent dans tous leurs détails avec celles que feront plus tard Champlain et Sagard, mais elles leur fournissent des modèles d’une précision irrécusable. Bien plus, il existe un parallélisme déconcertant entre l’arrivée de Jacques Cartier à Hochelaga en 1535, et l’arrivée du père Simon Le Moine, — Ondessonk, — à Onnontaé, capitale de l’Iroquoisie, en 1654 On dirait que les deux passages ont été calqués l’un sur l’autre. Le lecteur a l’impression que la vie s’est subitement arrêtée, comme une eau qui devient sta-

  1. H. P. Biggar — The voyages of Jacques Cartier, p. 296.