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Page:Desrosiers - Iroquoisie, tome 1 (1534-1646), 1947.djvu/228

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CHAPITRE XIII


(1641)

Quelques Algonquins ont été les victimes des Iroquois en face des Trois-Rivières. Leurs compatriotes préparent une riposte, mais très faible. Un petit parti de guerre se rend en Iroquoisie. Il est soudain saisi d’une grande audace, et pénétrant dans quelques cabanes, il massacre une vingtaine d’Iroquoises. Il détale ensuite dans la forêt. Les Iroquois le poursuivent avec succès et ils capturent cinq guerriers.

Le calme retombe sur le pays. Mais il ne trompe personne. Nombre d’Algonquins gravitent alors autour des Trois-Rivières où les missionnaires veulent les appliquer à la culture du sol sous la protection du fort. Ils jugent maintenant que ce lieu est peu sûr et que l’assistance des Français les couvre mal. « Enfin tous les sauvages des Trois-Rivières ont quitté, écrit Marie de l’Incarnation ; plusieurs sont allés en leur pays, et les autres se sont réfugiés ici »[1].

En Huronie, la situation s’améliore peut-être un peu. L’épidémie de petite vérole disparaît. L’existence des missionnaires devient plus facile. Elle n’est pourtant pas exempte de dangers. Les Jésuites visitent continuellement les bourgs, et les chemins de l’un à l’autre sont très souvent infestés des Iroquois »[2].

C’est la petite guerre. Des ennemis se mettent à l’affût sous la futaie, dans les taillis, autour des villages. Des partis de guerre vont et viennent. On se reconnaît mal dans le fouillis des actions sans importance. Les missionnaires baptisent un Iroquois : la victime meurt avec héroïsme. Puis

  1. Marie de l’incarnation, Écrits spirituels et historiques, édition Dom Jamet, v. 1. p. 123.
  2. RDJ, 1641-67.