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CHAPITRE XV


(1642)

Le poste de Montréal se fonde en mai quand la série des combats de l’année 1642 s’est déjà ouverte. Maisonneuve et ses compagnons peuvent constater immédiatement qu’elles n’étaient pas vaines les appréhensions du Gouverneur qui avait voulu les arrêter à Québec.

Pendant un temps, on s’entretient pourtant encore d’illusions. La Relation de 1642 revient sur les projets d’évangélisation. Trente-cinq personnes, dit-elle, ont formé une société « pour travailler à la conversion des pauvres sauvages de la Nouvelle-France, et pour tâcher d’en assembler bon nombre dedans l’île de Montréal qu’ils ont choisie, estimant qu’elle est propre pour cela, leur dessein est de leur faire bâtir des maisons pour les loger, et défricher de la terre pour les nourrir, et d’établir des Séminaires pour les instruire et un Hôtel-Dieu pour secourir leurs malades… »[1]. Mademoiselle de la Peltrie accompagne les colons, mais le 29 septembre 1642, Marie de l’Incarnation écrit à son sujet la phrase suivante : « Mais ce qui m’afflige sensiblement, c’est son établissement à Mont-Réal, où elle est dans un danger évident de sa vie à cause des courses des Iroquois ».

Les Montréalistes exposent leur projet à un groupe d’Algonquins de l’île des Allumettes qui viennent examiner les habitations au mois d’août et qui prétendent avoir vécu déjà dans l’île. « On ne s’oublia pas là-dessus de les inviter et de les presser de retour-

  1. RDJ, 1642-37.