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IROQUOISIE

des Iroquois les obligèrent de faire un petit gros de guerriers, et aller au fort de Richelieu et aux Trois-Rivières pour s’opposer à leurs ennemis »[1]. D’autres Indiens se joignent probablement à eux. Des Algonquins de l’Île sans aucun doute qui ont laissé Montréal au temps de la débâcle. À un moment donné, de deux à trois cents Algonquins et Montagnais sont prêts à se joindre aux Français. Et un détachement de ce genre « eût contraint ces barbares orgueilleux à une pais honnête, ou les eût entièrement domptés… Quand les Iroquois ont rencontré de la résistance, ils ont lâché le pied aussi tôt ou plus tôt que les autres. Les Algonquins étant en nombre raisonnable, les ont fait souvent trembler et fuir »[2]. Une armée composée d’indiens et de Français aurait peut-être remporté des succès ; c’est l’initiative que Champlain avait préconisée. Des délibérations sur ce sujet ont lieu, semble-t-il, à l’embouchure du Richelieu. Mais des navires étaient arrivés de France auparavant. Et « les funestes nouvelles de la mort du Roi et de Monseigneur le Cardinal, et ensuite le manque des secours d’armes et soldats qu’on espérait de France les firent (les Montagnais) redescendre à Sillery tout tristes »[3]. En un mot, les Indiens du Canada ne veulent pas risquer seuls une invasion de l’Iroquoisie. Montmagny a demandé des troupes et des munitions, mais il ne les a pas obtenues. Peut-être aussi n’aurait-il pu se mettre lui-même à la tête d’un parti, comme Champlain le faisait autrefois.

  1. Idem, 1643-11
  2. Idem, 1643-65
  3. Idem, 1643-11