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CHAPITRE XX

(1645)

Députés algonquins, hurons, français accompagnent les ambassadeurs qui remontent le Richelieu au mois de septembre et arrivent en Iroquoisie après dix-huit jours de voyage. Guillaume Couture les accompagne pour veiller au grain, il a reçu l’ordre « de se trouver en toutes leurs assemblées »[1]. Trois jours plus tard, les sachems agniers tiennent un conseil pour écouter le rapport de leurs ambassadeurs. Ceux-ci exhibent les présents dont les Français les ont surchargés. Ils font leur récit. Les chefs prononcent à leur tour des harangues, ils offrent de nouveaux présents qui doivent être de nouveau portés à Onontio et à ses alliés, car les négociations indiennes sont une chaîne sans fin. Il y en a six. Le second est significatif. Il porte que les Agniers avaient arrêté leur hache de guerre levée contre les Hurons et les Algonquins ; mais que maintenant, « on l’avait jetée si loin qu’homme du monde ne la pourrait jamais retrouver, c’est-à-dire que les Hurons et les Algonquins étant entrés dans la paix, les Agniers n’avaient plus d’armes que pour la chasse »[2]. Le traité est donc maintenant complet.

Le troisième présent a trait aux Onneyouts. Cette tribu refuse toujours d’entrer dans l’alliance. Elle est si insolente qu’elle avait « encore envoyé de ses enfants vers Montréal, pour surprendre ceux qui se trouveraient en cette contrée »[3]. Pendant longtemps les historiens n’ont ajouté que bien peu de foi aux divergences de politique entre tribus iroquoises ;

  1. RDJ 1646-4.
  2. Idem, 1646-4.
  3. Idem, 1646-4.