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Page:Desrosiers - La fin de la terre, 1931.djvu/101

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LA FIN DE LA TERRE
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Tous ces hommes, fatigués, se reposèrent quelque temps dans le dortoir commun de Dove Castle, puis vers midi, se rencontrèrent sur l’esplanade de l’île au Diable. Le rapide n’avait pas adouci sa voix ; on eut dit qu’il devait mugir encore pendant des siècles, sans arrêt. Le ciel était devenu d’une pureté surprenante. Rien maintenant ne trahissait la panique des éléments. Stinson en fut surpris et observa :

— Ne trouvez-vous pas étrange, Stack, ce jour ensoleillé, quand hier encore le firmament se couvrait de nuages chargés de cendres ?

— Et, à l’approche de la mort, Stinson, ne se produit-il pas toujours un calme, et ce jour bleu, plein de soleil, nous est un avertissement. La terre agonise, demain elle sera morte.

— En effet, vous avez raison, reprit le président de l’Union des peuples.

Les hommes de ce siècle, plus spécialement ceux qui avaient assumé les grandes responsabilités, ne déviaient guère en leur conversation du sujet ordinaire qui les préoccupait.