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Page:Desrosiers - La fin de la terre, 1931.djvu/71

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LA FIN DE LA TERRE
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C’est alors que Marcel de Montigny, le conservateur du Louvre, qui avait voix en Chambre de par son emploi, prononça l’oraison funèbre des trésors inestimables de ce grand musée :

« Paris, dit-il, il te faudra quitter ton Louvre, abandonner les Delacroix, les Detaille, les Greuse que les vieux siècles ont produits ; c’est en vain que tu chercheras au cours de ton lointain voyage vers des rives fabuleusement éloignées les clairs-obscurs d’un Corot où ton œil pourra se reposer ! Tu oublieras tes cathédrales que le vandalisme des myriades d’années passées a à peine effleurées. Que trouveras-tu sur cette terre éloignée, terre qui ne t’es pas destinée ? Tous les trésors de ton Louvre disparaîtront avec l’affreux cataclysme et tu ne verras sur Mars que ce paysage désertique décrit par Herman Stack. Tu arriveras sur la nouvelle planète nu comme un vers, Oh ! Paris ! Rien, tu n’apporteras rien, des trésors de ton Louvre ! »

Alexandres Saintes l’interrompit :

— Marcel de Montigny, ce n’est pas le Louvre seul qu’il faut pleurer mais la France entière. N’aie crainte cependant, illustre con-