Page:Dessaulles, Fontaine - Examen critique de la soi-disant réfutation de la Grande guerre ecclésiastique de l'Honorable L.A. Dessaulles, sans réhabilitation de celui-ci, 1873.djvu/30

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EXAMEN PAR UN FAILLIBLE.

Vous commencez : La souveraineté du peuple est un non sens, une absurdité. (bon ! beau début, aurait dit le Sosie de Molière !…) En effet, si le peuple est souverain il commande. (Vérité digne de La Palice) !… et vous poursuivez en vous rengorgeant à la façon de M. Prud’hommme : Il n’est pas possible qu’il en sois autrement ; (bon !…) Mais ajoutez-vous brièvement pour mieux faire ressortir la puissante portée de votre argumentation, À qui peut-il commander en vertu de sa souveraineté ? Réponse : À lui-mêmec’est évident !… Le voilà donc souverain et sujet de lui-même, ce qui répugne au plus haut degré. — C’est fini ; tout est dit. — Quelques subtils raisonneurs auraient pu dire, il est vrai, qu’ayant radicalement l’autorité dans son sein, lui-même a désigné quelques mandataires, qu’il croit les plus capables d’exercer cette autorité sur le reste de la troupe ; mais c’est là une distinction trop subtile, et vous aimez mieux vous hâter de conclure, p. 70, ligne 17 : Il faut être ignorant comme on l’est à notre époque, pour avoir inventé cette bêtise de la souveraineté du peuple. — C’est bien en effet ! tout est dit… Il n’y a rien de plus clair… Encore la bêtise toutefois : mais quel rôle elle joue dans toute votre brochure, cette bêtise, M. L. ! C’est votre monture à vous !…

Vous avez absolument voulu mettre, dès le début, votre adversaire à cheval ; mais apparemment pour vous battre à armes égales, vous avez voulu y monter aussi, et en vérité (on vous l’a déjà dit), vous n’en descendez pas.

Ibid. lig. 23. (Le paragraphe suivant) : Quelles que soient les paroles flatteuses, etc… De la même force ! et concluant : Donc mensonge et ce de la pire espèce, que ce prétendu principe de la souveraineté du peuple… Magister dixit !…

Page 71. Quant aux établissements d’éducation que le clergé ne contrôle pas, il est dans l’ordre qu’ils disparaissent. Ne vous gênez pas M. L., parti comme vous êtes, vous irez loin… Il est surtout très-prudent et très-politique dans un pays mixte, où nous sommes entourés de protestants, il est très politique de dire qu’il faut que tous ces établissements d’éducation disparaissent ! Et quel est le fruit qu’on attend de cette parole ? Est-ce praticable ? Si ça ne l’est pas, est il prudent de le dire ?

Ibid. Les immunités ecclésiastiques. — On croirait de prime abord, que l’auteur va entrer dans la question. Mais il n’a inséré ce court article, que pour avoir à y glisser encore quelques réflexions pénibles pour son adversaire.

Enfin, je vous laisse votre chapitre sur les Élections, objet sur lequel vous raisonnez à votre guise ; quoique vous sachiez bien, que tous les évêques ne sont pas absolument d’accord sur la manière d’en parler au peuple : j’arrive à la dernière partie de votre pamphlet.