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En vérité, je ne connais rien de misérable comme ces raisonnements !

Je ne connais rien d’impudent comme ceux qui les débitent.

Maintenant, que les Électeurs de St. Hyacinthe me permettent d’attirer leur attention sur un petit incident qui a son importance dans la situation actuelle.

Reportons-nous au 8 Décembre dernier.

Ce jour là l’Hon. M. Sicotte était venu nous informer qu’il avait accepté une place de Ministre, et avait ajouté qu’il ne croyait pas avoir, par là, démérité de nous. Il n’y eut qu’une voix pour l’en assurer. Après cela l’Hon. Monsieur nous exposa au long ses vues sur la politique du pays, et le fit de manière à nous inspirer une pleine confiance dans ses intentions.

Quand il eût fini, je m’adressai à mon tour à l’assemblée, et je terminai mon allocution par une attaque contre l’administration d’alors à laquelle je reprochai un peu vivement ses fautes et ses intrigues relativement à la question du siège du Gouvernement. Je me prononçai surtout contre la référence d’une pareille question à la décision de la Métropole et je terminai par ces propres paroles, que je notai de suite :

« Je n’ai pas de doute que l’avènement de l’Hon. M. Sicotte au pouvoir ne soit une garantie absolue pour le Bas-Canada que si le malheur veut, ce que je regarde comme entièrement improbable, qu’Ottawa soit choisi comme siége du Gouvernement, pas un sou n’y sera dépensé pour l’érection d’édifices publics. »

L’Hon. M. Sicotte s’avança de suite et dit :

« Je concours cordialement dans tout ce que M. Dessaulles vient de vous dire relativement à la question du siége du Gouvernement. Il aurait même pu ajouter que personne n’a blâmé plus fortement que moi le projet de référer cette question à la décision du Gouvernement Métropolitain, » puis il blâma l’administration plus fortement que je ne l’avais fait moi-même, de la faute qu’elle avait commise en n’acceptant pas franchement les responsabilités de sa position !

Les Électeurs de St. Hyacinthe se séparèrent ce jour là persuadés, comme je l’étais moi-même, qu’a-