Page:Dessaulles - À Messieurs les électeurs de la division de Rougemont.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 21 —

vous exprime ; et d’ailleurs, j’ai suffisamment prouvé, je crois, que je sais mettre de la modération dans mes vues et ma conduite comme homme public. Mais les affaires en sont arrivées à un point où chacun doit dire franchement toute sa pensée. Je ne fais donc qu’exprimer consciencieusement une opinion formellement arrêtée chez moi quand j’affirme que le ministère Brown-Dorion ne me parait avoir été éconduit au moyen d’une fourberie insigne, que parce qu’on avait de grands coupables à cacher ; que parce qu’on savait parfaitement qu’une fois des hommes réellement déterminés à aller au fond des choses préposés à la tête des bureaux publics, de trop grands scandales seraient connus !! Qu’on accorde une enquête sérieuse, et ce que je dis là sera vérifié !

C’est parce qu’il fallait à tout prix éviter des yeux trop clairvoyants qu’on a fait commettre au chef de l’Exécutif un acte déloyal qui ternit à jamais sa réputation comme homme d’état.

Ceux qui en profitent l’avouent, et un journal ministériel disait récemment que même quand on acceptait la trahison, on n’en méprisait pas moins le traître !

Franchement, à qui cela s’applique-t-il ?


VII.


Passons maintenant, Messieurs, à la résignation du ministère McDonald ; à la formation du ministère Brown ; aux circonstances qui ont motivé la retraite de celui-ci ; et enfin à la reconstruction de l’ancien cabinet sous un autre nom, mais avec à peu près le même personnel.

Comme je l’ai dit plus haut, la ville d’Ottawa avait été choisie pour être le siège permanent du Gouvernement. Les ministres avaient décidé de maintenir cette décision et de donner cours à la loi, quoiqu’Ottawa n’eût été soutenu que par 14 voix sur 110 dans la Chambre.

Le 28 juillet dernier, la Chambre déclara par un vote de 64 contre 50 en faveur de la motion de M. Piché, qu’Ottawa ne devait pas être le siège du gouvernement.