représentant de la Reine ? Où trouvera-t-on de la bonne foi si elle est bannie de la demeure même de celui en qui se résume l’autorité politique ?
Que serait un état de société dans lequel chaque homme appelé à former un ministère devrait commencer par se dire : « Le Gouverneur n’agira probablement pas loyalement avec moi ? »
Que l’on réfère maintenant à la lettre du Gouverneur à M. Brown accompagnant son mémoire envoyé le dimanche au soir à dix heures. — On y lit.
« Son Excellence envoie le memorandum ci-inclus à M. Brown parce qu’il peut être commode pour lui de l’avoir « en temps opportun » demain matin. »
Pourquoi le Gouverneur se sert-il des mots « en temps opportun demain matin ?
Parce que Son Excellence savait que l’administration serait alors complète.
N’aurait-il pas été plus opportun de donner ce memorandum ou les conditions qu’il contenait à M. Brown avant qu’il n’eût accepté la tâche de former une administration ?
1.o « Son Excellence ne s’engage en aucune manière ni explicitement ni implicitement à dissoudre le Parlement, et se réserve de se décider là dessus d’après les raisons qui lui seront soumises. »
Cette phrase, prise isolément et sans faire acception de la suite du mémorandum ne pourrait pas strictement faire suspecter la bonne-foi de son Excellence, parce qu’il était présumable après tout qu’après avoir mis ses autres Ministres à la porte, il donnerait au moins un appui raisonnable à leurs successeurs, et discuterait impartialement les raisons que ceux-ci pourraient offrir à l’appui de leurs demandes. Ce n’est que par toute la teneur du memorandum que l’on voit clairement qu’il comportait une déclaration de guerre.
2.o « Que le Gouverneur n’aura pas d’objection à proroger les Chambres, mais qu’il ne le fera qu’à la condition expresse qu’elles seront réunies de nouveau en Novembre ou Décembre. »
Ici son Excellence fait le dictateur et se mêle de ce qui ne le regarde pas le moins du monde, « le détail