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avait un mouvement diurne. (Quod teneres tanquam veram, falsam doctrinam a multis traditam, Solem videlicet esse in centro mundi et immobilem, et terram moveri motu etiam diurno.)

Galilée essaya vainement de démontrer ses théories ; on ne voulut pas l’entendre ; mais on décida néanmoins de le traiter avec douceur, et on se contenta de lui signifier un arrêt de la Congrégation de l’Index, en date du 25 février 1616, portant qu’il serait enjoint à Galilée de renoncer à ses théories sur le mouvement de la terre, et qu’il lui serait défendu de les enseigner à l’avenir, sous peine d’être enfermé dans les prisons du Saint Office. Cet arrêt lui fut signifié par le cardinal Bellarmin, et Galilée dut promettre de s’y conformer.

Afin d’empêcher que les opinions nouvelles ne se répandissent en Europe, la Congrégation de l’Index rendit, le 5 mars suivant, un décret dans lequel on censurait formellement le système de Copernic.

Voici les termes mêmes du décret, qui est signé par le cardinal de Ste. Cécile, et le frère François-Madeleine Tête-de-fer.

1o Que le soleil soit placé au centre du monde et qu’il soit immobile, est une proposition absurde et fausse en philosophie, et formellement hérétique, parce qu’elle est expressément contraire à l’Écriture sainte.

2o Que la terre ne soit pas le centre du monde et ne soit pas immobile et qu’elle ait même un mouvement journalier de rotation, est aussi une proposition absurde et fausse en philosophie, et considérée, théologiquement, au moins erronée en matière de foi.

(Solem esse in centro mundi et immobilem est propositio absurda et falsa in philosophia, et formaliter hæretica, quia est expresse contraria sacræ scripturæ.

Terram non esse centrum mundi nec immobilem, sed moveri motu etiam diurno, est item propositio absurda et falsa in philosophia, et theologice considerata, ad minus erronea in fide.)

Dans le même décret, la Congrégation de l’Index interdit d’une manière absolue la brochure écrite par l’Abbé Foscarini au soutien des démonstrations de Galilée, et interdit, jusqu’à ce qu’ils soient corrigés, le livre de Copernic et celui d’Astunica.